Le sens de la laïcité : le fondement juridique et le poids des mentalités

Dans une nouvelle note du Conseil Scientifique de la FCPE, les chercheurs Françoise Lorcerie et Serge Guimond reviennent sur le principe de laïcité et sur son application dans la vie courante qui donne lieu à des interprétations divergentes relevant du domaine de l’opinion.

Pour comprendre le principe de laïcité, il faut se référer à la Déclaration de l’homme et du citoyen de 1789, à la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État et à la Constitution. Ce cadre institutionnel s’appuie sur plusieurs principes fondamentaux : la liberté de conscience et l’égalité de respect, mais aussi la séparation des Églises et de l’État et la neutralité de l’État à l’égard des religions.

Or, ce cadre normatif ne se traduit pas dans les discours des intellectuels et des politiques, dans lesquels deux conceptions distinctes de la laïcité coexistent : une laïcité « historique » d’égalité et de liberté versus une « nouvelle » laïcité d’interdiction, prônant la stricte restriction de la religion à la sphère privée. Ces deux conceptions ne s’affrontent pas forcément et vont parfois de pair. Ce qui est problématique, soulignent les chercheurs, c’est lorsque la laïcité est uniquement définie sous le prisme de l’interdiction, ce qui peut nuire potentiellement au pluralisme culturel et religieux.

En ce sens, expliquent les auteurs, l’école a un rôle essentiel à jouer, pour ménager la coexistence de ces conceptions opposées, pour autoriser et cadrer la confrontation des opinions dans tous les domaines, afin de faire vivre la pluralité.

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